dimanche 7 mars 2010

2 - Chassés-croisés tourmentés

Edward POV :

Trois mois… Trois longs mois… Trois putains de mois interminables depuis cette nuit…
Elle m’avait totalement métamorphosée… Jamais je n’avais ressenti un tel sentiment de plénitude, de béatitude, d’extase. J’avais eu, l’espace d’une nuit, l’impression d’être enfin entier.
Dans les bras d’une parfaite inconnue, une créature tendre, splendide, passionnée et sulfureuse.
Bella…
Et comme un con, j’avais gâché toutes mes chances de connaître à nouveau cette sensation. C’était de ma faute si ce sentiment m’avait déserté ; je m’étais trompé de prénom…
Non, je ne suis pas un goujat ! J’avais simplement eu une soirée un peu trop arrosée et l’alcool m’avait embrouillé les idées.
Le besoin d’anesthésier toute cette foutue souffrance que m’avaient causé les femmes ayant partagé mon existence avait mis Bella sur mon chemin pour me l’enlever brutalement quelques heures plus tard…
Les plus belles heures de ma vie.
Trois mois s’étaient écoulés sans que je ne puisse l’ôter de mon esprit. Impossible…
Elle était partout, je la voyais constamment, je la sentais toujours, mais elle n’était pas là…
J’avais même fini par douter de moi et surtout de mon mental, me demandant si cette exquise créature n’était pas une hallucination créée par mon esprit dérangé ; un tel degré de perfection ne peut pas être réel ! Et pourtant…
Trois mois que mes pensées étaient focalisées sur elle. J’en souffrais atrocement. Et mon travail s’en ressentait également, enfin plus ou moins.
Ma musique était totalement différente depuis ma rencontre avec Bella, elle n’avait plus rien à voir avec ce que je composais auparavant, au grand dam de mon agent et de mon producteur, qui trouvaient qu’elle ne se commercialiserait pas aussi bien. Je m’en cogne ! Encore un concert, dans quelques jours, et je pourrais profiter de mon année sabbatique, j’en ai besoin.
Oui, ma musique avait changé. Elle était… plus sensuelle, douce ou torride, elle reflétait cette nuit plus que parfaite, elle la suppliait de me revenir.
Il n’y a pas que mon boulot qui en souffrait, ma forme aussi. Je ne dormais plus, obnubilé par Bella, je ne mangeais que lorsque j’étais à la limite de l’inanition et buvais beaucoup trop.
Bella… Si seulement je pouvais la voir et lui dire ce que je ressentais…
J’y avais pas mal songé, à vrai dire, je ne faisais plus que ça justement, penser à Bella…
Elle occupait mes jours et mes nuits, je passais mon temps à me remémorer ses traits, ses formes, ses expressions, la façon dont elle réagissait à mon toucher, ses cris lorsque je l’avais fait jouir, sa fougue et rien que les souvenirs me rendaient dingues.
J’étais devenu un habitué de la douche froide pour évacuer le trop plein de «tension». Autant être poli, non ? Je pense que ça la foutrait mal si j’avouais que je prenais des douches glacées pour débander. Je pensais tellement à elle que j’avais le barreau presque 24h/24. Et à force, ça fait mal…
J’avais voulu me convaincre que je ne faisais que la désirer physiquement, mais je m’étais planté, lourdement…
J’étais fou d’elle, de l’amour, voilà ce que j’éprouvais. Un amour fort, puissant et dévastateur.
Ce matin là, trois mois en arrière, j’avais tout fait pour la rattraper, malheureusement ça n’avait pas marché. Elle s’était engouffrée dans le premier taxi qu’elle avait trouvé et je ne l’avais plus jamais revue. Pas faute d’avoir essayé pourtant !
Et voilà où j’en étais, trois mois plus tard, à pleurer un amour perdu qui n’aura même pas pu débuter comme il le faut.
Depuis cette fameuse nuit, celle qui m’avait changé à tout jamais, je retournais régulièrement dans ce piano-bar. Jasper était même devenu un ami, un excellent ami. Et un futur beau-frère également.
Comment ça futur beau-frère ? C’est pas bien compliqué.
Un soir, je voulais le voir pour prendre des nouvelles de mon ange, qui passait de temps à autre dans le bar de Jazz. J’étais trop bourré pour prendre le volant, il faut dire aussi que depuis trois mois, mon alimentation est essentiellement liquide et dépasse les 40°.
Mon frangin Emmett, ne supportant plus de me voir me désespérer et me lamenter sur mon sort, vivait depuis quelques jours dans mon appart lorsque je braillais qu’il fallait que j’aille voir Jazz. Je voulais voir ma belle et c’était notre seul point de chute en commun. J’avais tellement emmerdé Em qu’il avait fini par capituler et m’avait conduit jusqu’au « Twilight », le bar de Jazz. Sa sœur jumelle, Rosalie, y était. Je l’avais déjà rencontrée, nana très sympa, mais un peu trop imbue de sa petite personne. Faut dire aussi que Rosalie est une vraie bombe, le genre de fille si parfaite physiquement qu’on ne lui refuse rien, ça doit jouer sur son caractère…
Ce soir là, je l’avais passé à m’imbiber de rhum, ne supportant pas de voir Jazz et sa femme, Alice me balancer leur bonheur à la figure, et pire encore, les regards énamourés entre mon frangin et Rosalie. Ils sont ensembles depuis, et parlent déjà mariage…
J’étais dans la voiture avec Emmett, me laissant conduire, comme à mon habitude, histoire que j’évite de m’emplafonner sur un poteau, entre autre, et Rosalie babillait à l’arrière dans son téléphone. Alice si je comprenais bien…

- Quoi ? T’es sûre ? Cent pour cent sûre et certaine ?
- …
- Ouuuh ! J’ai hâte de le lui dire, c’est génial !
- …
- Tu m’étonnes ! Je ne supporte plus ses airs de chien battu, ça lui fera le plus grand bien !
-…
- Par contre, ça sera compliqué ! Je ne sais même pas quand il a mangé la dernière fois ! Là, ça doit bien faire deux jours qu’il n’a que de l’alcool dans le corps !
-…
- Oui, je sais Alice… Je ne pense pas qu’il appréciera que je lui dise de freiner… Même Emmett se fait envoyer chier lorsqu’il aborde le sujet, alors moi…
- …
- Moi aussi je m’inquiète, je ne supporte plus de le voir comme ça…
- …
- Oui, d’accord je lui en parle. Allez à tout de suite !

Rosalie raccrocha. D’après ce que j’avais perçu de la conversation, j’allais encore avoir droit à une leçon de morale sur les effets néfastes de l’alcool… Putain, peuvent pas comprendre que j’essaye d’oublier la femme que j’aime plus que tout et qui me déteste en retour ? M’anesthésier, c’est tout ce que je veux… Et la paix.

- Edward, devine quoi ! S’exclama Rosalie à l’arrière, frappant dans ses mains tellement elle était surexcitée.

- Quoi Rosalie ? Y’a marqué devin sur mon front ? Non. Alors comment veux-tu que je devine ?

- Oh, ça va ! Pas la peine de monter sur tes grands chevaux ! Ben puisque c’est comme ça, on attend d’être arrivé pour que je t’en parle !

- Ouais, c’est ça !

Je farfouillais à mes pieds et trouvais le sachet en papier contenant ma médecine. Bourbon ce soir. J’ouvris la bouteille et bus directement au goulot. Le liquide me réchauffa instantanément, ça faisait du bien. Je m’attirais les regards de mon frère et Rose. Je ne savais pas ce qui était le pire…
Les regards énervés et dégoûtés de Rosalie ou ceux empli de pitié et de compassion de mon frère. Je m’en cogne, je picole… Oublier.
Nous arrivâmes au bar au bout d’une vingtaine de minutes. Je sortis de la voiture en trébuchant et tanguais dangereusement jusqu’au café. J’allais m’étaler au sol lorsque Jazz me rattrapa.

- Putain ED ! T’arrache le sac. Tu peux pas continuer à carburer comme ça, ça va pas !

- La ferme Jazz. Mèl…

- Rosalie, tu lui as dit ? Demanda-t-il à sa sœur.

- Non, monsieur m’a fait un caca nerveux alors il peut attendre !

Je lui fis un doigt d’honneur et m’avançais jusqu’au bar, montais sur un tabouret, passais le bras au-dessus du comptoir pour récupérer une bouteille de Saint James et tombais nez à nez avec une affiche promotionnelle posée derrière le comptoir. Je la saisis immédiatement et m’en délectais. C’était elle.
Bella.
Avec ses collants, son justaucorps, sa jupe en tulle et ses chaussons de danse, les cheveux remontés en un chignon serré, elle était magnifique, mais l’affiche ne lui rendait pas justice. Elle était beaucoup plus belle en vrai.
Je regardais l’affiche de plus près. De la pub pour un ballet, une unique représentation à Seattle du « Lac des Cygnes ».
Demain soir.
Je tombais de mon tabouret en lisant cela, guichet fermé. Plus de places. J’irai quand même, j’attendrai à l’extérieur s’il le fallait, mais je reverrai l’objet de mes fantasmes et de mes rêves les plus fous.

- Ah ! Apparemment Ed a découvert la bonne nouvelle tout seul ! Rigola Jazz.

- Et deuxième bonne nouvelle, Eddy, on a des places de premier choix pour y assister! Bella nous les a envoyées ! S’écria Alice joyeusement.

Je me tournais vers eux et vis qu’ils m’observaient tous le regard brillant.

- Vous le savez depuis quand ? Pourquoi vous n’avez rien dit ? M’énervais-je.

- Eh man, tu te calmes deux secondes ! J’ai reçu l’affiche et les invitations seulement ce midi, alors ne t’enflamme pas ! Répondit Jasper.

Je me levais de mon tabouret et passais derrière le comptoir afin de ranger la bouteille de rhum et de me préparer un bon café ainsi qu’un lait de poule, rien de tel pour dessaouler !

- Euh… Edward, c’est un café que tu prépares ? Pour qui ? Et le machin bizarroïde ? Demanda mon frère, sceptique.

- Pour moi imbécile ! Faut que je me remette les neurones à l’endroit…

- AH ! Enfin une réaction sensée ! T’as intérêt à te remettre les idées en place si tu souhaites la reconquérir, Edward, et franchement, il y a du boulot ! Trois mois que tu te laisses complètement aller, j’ai cru que tu étais devenu un cas désespéré ! Rigola Jazz.

Je ne les écoutais plus et bus mon café, laissant mes pensées s’envoler vers l’objet de mon désir…

POV Bella :

Trois mois… Trois longs mois… Trois putains de mois interminables depuis « cette » nuit…
Il m’avait totalement métamorphosée… Jamais je n’avais ressenti un tel sentiment de plénitude, de béatitude, d’extase. J’avais eu, l’espace d’une nuit, l’impression d’être enfin entière.
Dans les bras d’un parfait inconnu, un homme tendre, magnifique, passionné et sulfureux.
Edward…
Et comme une conne, j’avais gâché toutes mes chances de connaître à nouveau cette sensation. C’était de ma faute si ce sentiment m’avait déserté ; je m’étais enfuie lorsqu’il s’était trompé de prénom m’appelant « Stella »…
Je l’avais mal pris, je me sentais trahie et je l’avais frappé avant de fuir lâchement, m’engouffrant dans le premier taxi que j’avais trouvé.
Non, je ne suis pas une garce ! J’avais simplement eu une soirée un peu trop arrosée et l’alcool m’avait embrouillé les idées.
Le besoin d’anesthésier toute cette foutue souffrance que m’avaient causé les hommes ayant partagé mon existence avait mis Edward sur mon chemin pour me l’enlever brutalement quelques heures plus tard…
Les plus belles heures de ma vie.
Trois mois s’étaient écoulés sans que je ne puisse l’ôter de mon esprit. Impossible…
Il était partout, je le voyais constamment, je le sentais toujours, mais il n’était pas là…
J’avais même fini par douter de moi et surtout de mon mental, me demandant si cet apollon n’était pas une hallucination créée par mon esprit dérangé ; un tel degré de perfection ne peut pas être réel ! Et pourtant…
Trois mois que mes pensées étaient focalisées sur lui. J’en souffrais atrocement. Et mon travail s’en ressentait également, enfin plus ou moins.
Ma façon de danser était totalement différente depuis ma rencontre avec Edward, elle n’avait plus rien à voir avec ce que je faisais auparavant, au grand dam du chorégraphe et du producteur du ballet, qui trouvaient qu’elle nuirait à l’ensemble de la troupe et à ma carrière. Je m’en cogne !
Oui, ma danse avait changé. Elle était… plus sensuelle, douce ou torride, elle reflétait cette nuit plus que parfaite, elle le suppliait de me revenir.
Il n’y a pas que mon boulot qui en souffrait, ma forme aussi. Je ne dormais plus, obnubilée par Edward, je mangeais bizarrement, passant de crises de fringale aux périodes de diète, en fait, je ne supportais plus la nourriture, elle me rendait malade, même l’odeur me dégoûtait… Si seulement je pouvais le voir et lui dire ce que je ressentais…
J’y avais pas mal songé, à vrai dire, je ne faisais plus que ça justement, penser à Edward…
Il occupait mes jours et mes nuits, je passais mon temps à me remémorer son visage, son corps de rêve, sa peau suave, ses expressions, la façon dont il réagissait à mon toucher, ses cris lorsque je l’avais fait jouir, sa fougue et rien que les souvenirs me rendaient dingues.
J’étais devenu une habituée de la douche froide pour évacuer le trop plein de « tension ». Autant être polie, non ? Je pense que ça la foutrait mal si j’avouais que je prenais des douches glacées pour calmer le feu qui envahissait mon bas-ventre. Je pensais tellement à lui que j’en dégoulinais presque 24h/24…
J’avais voulu me convaincre que je ne faisais que le désirer physiquement, mais je m’étais plantée, lourdement…
J’étais folle de lui, de l’amour, voilà ce que j’éprouvais. Un amour fort, puissant et dévastateur.
Depuis que je m’étais sauvée comme une voleuse ce matin là, je ne l’avais jamais revu, pas faute d’avoir essayé pourtant…
Et voilà où j’en suis, trois mois plus tard, à pleurer un amour perdu qui n’aura même pas pu débuter comme il le faut.
Depuis cette fameuse nuit, celle qui m’avait changée à tout jamais, je retournais régulièrement dans ce piano-bar. Jasper était même devenu un ami, un excellent ami, ainsi que sa femme Alice, petit bout de femme plein d’énergie, et la jumelle de Jasper, Rosalie, une femme d’une beauté terrifiante. J’avais même rencontré le futur mari de Rose, Emmett, bel homme à la carrure d’ours mais avec un cœur gros comme ça, qui n’était autre que le frère de mon Edward.
Oui, oui, Emmett est le frère d’Edward ! Grâce à eux, j’avais régulièrement des nouvelles de cet homme, celui qui hantait mes jours et mes nuits, mais à part des « ouais, il va bien », je me heurtais à un mur lorsque je voulais en savoir plus.
Peut-être qu’il était passé à autre chose… Sûrement même ! Et je ne pouvais pas lui en vouloir, j’avais très mal réagi, connement surtout, et je ne devais pas me plaindre si je l’avais perdu à jamais…
Quant à moi, je ne pouvais malheureusement pas passer à autre chose, j’en étais incapable et je ne le voulais pas. De toute façon, je ne pourrais jamais l’oublier grâce à ces magnifiques souvenirs…
Ah oui ! J’oubliais…
De cette nuit magique avec cet être plus que parfait, j’en avais gardé d’excellents souvenirs et surtout une sacrée surprise. Deux, pour être précise…
Environ un mois après notre « rencontre », j’étais constamment épuisée. J’avais mis cela sur le compte de mes déboires sentimentaux et de la fatigue des répétitions, la nouvelle adaptation du « lac des Cygnes » dans laquelle j’avais le rôle-vedette, était assez « endiablée » et épuisante scéniquement et physiquement, la chorégraphie était splendide, mais tuante.
Puis les crises de fringales et les vomissements étaient apparus, tous comme les malaises fréquents, les brusques baisses de tension et les essoufflements après avoir marché pendant une dizaine de minutes. J’avais cru à une MST étant donné qu’Edward n’avait pas pensé au préservatif, et dans mon empressement, moi non plus… Un test urinaire et une prise de sang plus tard, j’étais enceinte. L’échographie effectuée un mois plus tard révéla que j’attendais des jumeaux et ils étaient d’Edward.
Comment pouvais-je en être sûre qu’ils étaient de lui et non de Mike ? Tout simple. Premièrement, la date de conception, mais surtout une chose. Avant que Mike et moi ne rompions, j’avais eu une vilaine bronchite. Le traitement annihilant les effets de la pilule, Mike ne me touchait plus !
Bref, lorsque j’ai su que j’allais avoir, non pas un mais deux enfants, j’ai pleuré, énormément. Je ne savais pas quoi faire et j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Mais lorsque j’entendis le « baboum baboum » de leurs petits cœurs durant l’échographie de datation, j’ai su que je les aimais et que je les voulais plus que tout.
Ainsi, je garderai une part d’Edward à vie avec moi.
Jasper, Alice, Rosalie et Emmett étaient au courant de ma grossesse, je n’avais pas pu leur cacher lorsqu’un soir, il y a environ deux semaines, Emmett avait voulu me faire boire et que j’avais refusé. Pour s’amuser, il m’avait ouvert la bouche et versé un verre de rhum dans ma gorge ; j’avais tout recraché et l’avais insulté…

Flashback

- Merde Emmett! T’es con ou quoi? Je crachais le liquide et me rinçais la bouche avec de l’eau, la recrachant également pour éviter que l’alcool pénètre mon estomac.
- Ben quoi, Bells ? T’es enceinte ?
Emmett et les autres étaient partis d’un rire collectif, rire qui s’estompa lorsqu’ils virent que je ne réagissais pas.
- Bella ! Mais c’est super ça ! Je ne savais pas ! Tu as rencontré quelqu’un et tu ne nous le présentes même pas, ça ne va pas ça ! Il faut vite que tu nous présentes le papa ! S’exclama Alice en trépignant de joie tandis que Rose et Jasper me félicitaient et me prenaient dans leurs bras, Emmett lui bougonnait.
- J… Je n’ai rencontré personne… Il n’y a pas de père… Pas besoin…
Jasper m’observa attentivement pendant quelques minutes, son regard perçant vrillé sur moi.
- Bella, tu en es à combien sans indiscrétion ? Me demanda-t-il étrangement suspicieux.
- Euh… Je… J’en suis à dix semaines et quatre jours…
J’avais brusquement rougi, sachant que Jasper comprendrait le « et quatre jours ». Il avait été rapide d’ailleurs.
- Bellaaa ! Tu lui as dit au moins ?
- NON ! Et tu ne le feras pas, je te l’interdis !
- Mais Bella ! Il est le père ! Il a le droit de le savoir, tu dois le dire à Edward…
- QUOI ? C’est mon frangin le père ? Je vais être tonton ? MERCI BELLA !
Emmett s’était à nouveau jeté sur moi et me serrait dans ses bras tout en me remerciant inlassablement du cadeau que je lui faisais. Les filles, elles, avaient les larmes aux yeux, ravies pour moi.
Rosalie m’embrassa sur la joue avant de prendre la parole.
- Oh Bella ! Quand Edward va savoir ça il…
- NON ! Il n’a pas à savoir !
- Bella ! C’est mon frangin et c’est son enfant ! Tu n’as pas le droit de faire ça, tu…
- Emmett, s’il te plaît ! Je ne sais plus où j’en suis, je ne sais pas…
J’avais fondu en larmes et Emmett avait brusquement pâli, interprétant mes paroles et mes pleurs d’une mauvaise manière.
- Tu veux avorter, Bella ? Tu veux te débarrasser de ton enfant ?
- Non ! Bien sûr que non, Emmett ! Je les aime déjà, je…
- LES ?
- Ce sont des jumeaux…
En apprenant cela, tout le monde fondit en larmes de joie, mais Emmett ne lâcha pas le morceau.
- Bells, tu dois lui dire, il est le père. Tu n’as pas le droit de l’empêcher de pouponner, c’est dégueulasse !
- Ah oui Emmett ! Et je fais quoi ? Je l’appèle et lui dis « salut Edward ! Tu sais quoi, tu vas être papa » ? On ne s’est pas revus depuis cette nuit là et il est sûrement passé à autre chose et…
- Et alors ? Tu dois quand même lui dire ! Il assumera, il…
- Non Emmett. Je ne veux pas qu’il soit obligé d’assumer, comme tu dis. Je ne veux pas l’obliger à s’en occuper alors qu’il ne m’ai…
- Bella, même si vous n’êtes pas ensembles, il a le droit de savoir qu’il va être papa, ne lui enlève pas ça, s’il te plaît. Fais-le au moins pour nous, d’accord ?
Emmett et les autres m’observaient en m’implorant silencieusement. Ils avaient raison, je n’avais pas le droit de lui cacher ça, même si nous n’avions pas d’avenir ensemble, il avait le droit de savoir qu’il allait avoir des enfants. Mais j’avais peur… Pourquoi ? Parce que j’avais appris à le connaître par personne interposée et je savais qu’il serait prêt à m’épouser en me sachant enceinte de lui, et je ne voulais pas gâcher son avenir avec un mariage, une vie de couple et une paternité non désirés…
- Très bien. Vous avez gagné. Je lui en parlerai de vive voix à mon prochain passage à Seattle.
- Ah ouais ? Tu reviens quand ?
- La troupe donne une unique représentation du « lac des Cygnes » dans une petite quinzaine de jours, vous êtes d’ailleurs tous invités, je vous enverrai les billets prochainement ! Je vous promets que je lui en parlerai après le spectacle, ça vous va ? En attendant, ne lui dites rien, promettez-le-moi !
- Ok Bells, on ne lui dira rien, mais tiens parole.

Fin Flashback.

Voilà où je me trouvais maintenant, deux semaines plus tard, à paniquer dans ma loge. Pas à cause du spectacle, loin de là, mais à cause d’Edward…
J’avais eu confirmation par Jasper et Alice la veille, il sera là ce soir…
Comment allait-il réagir ? Et s’il me haïssait pour les avoir gardés ? Et s’il ne souhaitait pas me parler ?
Quelques coups frappés sur la porte de ma loge et une voix me tirèrent de mes pensées.

- Mademoiselle Swan, ça sera à vous dans 15 minutes !

- Merci Laurent.

L’organisateur du spectacle ressortit, me laissant seule face à mes angoisses.
Il y a quoi, déjà, dans 15 minutes ? Ah oui ! Mon entrée sur scène…
Ma future rencontre avec Edward m’angoisse tellement qu’elle occulte mon trac…
Allez, the show must go on!


POV Jasper :

Pfff… Mais quels imbéciles ces deux-là!
Qui sont les idiots dont je parle ? Edward et Bella, bien sûr !
Ces deux andouilles ont, je ne sais par quel miracle, réussi à croiser leurs chemins, et ce sont séparés sur un malentendu ! Les cons !
Ouais, c’est sûr que ça la fout mal de se planter sur le prénom de son coup d’un soir, mais elle n’était pas mieux puisque lorsque j’avais revu Bella ensuite, elle n’arrêtait pas de me bassiner avec son « Gérard ». Il m’a fallu deux heures pour comprendre que son « Gérard » dont elle était tombée éperdument amoureuse était en fait Edward.
Résultat, ces deux andouilles qui pourraient vivre une magnifique histoire d’amour passaient leur temps à se morfondre chacun de leur côté. Elle l’aimait à en crever, et lui se mourait d’amour pour elle.
Cela faisait trois mois que je les voyais chacun au moins deux fois par semaine, et ils n’avaient jamais trouvé le moyen d’accorder leurs violons pour débarquer le même jour au même moment !
Grâce à Edward, qui était devenu un très bon ami, j’allais avoir deux beaux-frères en or : Emmett et lui. Ma sœur Rosalie avait craqué sur Emmett, c’était le genre d’homme sérieux, solide et avec un brin de folie dont toute femme rêve. Moi, je ne voyais que le bonheur de ma sœur.
Quant à Edward, c’était pas la joie… Depuis que Bella s’était enfuie, il avait sombré… C’était à se demander s’il y avait encore des globules dans son alcool ! Il ne faisait plus que ça : boire et composer. Lorsqu’il arrivait au bar, il nous disait un rapide bonjour, embarquait une bouteille de rhum, de whisky, de vodka, de tequila… selon son humeur du jour, et se mettait derrière le piano pendant des heures. Un talent fou, il n’y a pas à dire. Même l’alcool ne le lui ôte pas, au contraire. Je n’avais jamais écouté ce qu’il faisait avant de le connaître et m’y étais mis après notre rencontre. Une chose était sûre, sa musique était indéniablement différente depuis cette nuit-là.
Alice, Rosalie et Emmett en pensaient la même chose. Nous avions l’impression que chaque note, chaque accord appelait désespérément Bella pour qu’elle lui revienne, que ne pas l’avoir près de lui était la pire des tortures… Et dans le genre torturé, Edward détient le pompom ! Quoique…
Bella, dans son genre, n’est pas mieux.
Elle a rencontré Emmett et l’a littéralement supplié de ne pas le dire à Edward. Pourquoi ? Allez savoir ! Elle seule le sait…
Mais elle aussi souffrait… Énormément…
Je m’étais sérieusement inquiété pour elle lorsque je l’avais vue dépérir au fil des jours. D’immenses cernes sous les yeux, une pâleur de craie, elle maigrissait à vue d’œil et se laissait totalement aller elle-aussi…
Nous avions décidé d’un commun accord, Rose, Alice, Emmett et moi, de ne pas nous mêler de leurs vies, même si nous ne supportions plus de les voir comme cela. Pourquoi ? Ces deux têtes de mules, et encore, le mot est faible, ne nous l’auraient jamais pardonné ! Et ça aurait pu faire plus de mal que de bien. Nous attendions donc patiemment que le temps passe et que l’un des deux s’éveille. Puis nous avions appris qu’elle allait avoir un bébé, enfin… deux. D’Edward. Et elle voulait le laisser dans l’ignorance. Cette fois-ci, il n’était plus question de ne pas agir ! Ils s’aimaient mais étaient à la fois trop têtus et fiers pour faire le premier pas, se languissaient chacun de leur côté, mais par dessus tout, l’avenir de deux enfants était en jeu…

POV Edward :

Je boutonnais ma chemise avec énormément de difficultés, tremblant de la tête aux pieds. L’angoisse, la panique, le stress, la trouille me tenaillaient et me retournaient complètement.
D’ici quelques petites heures, je reverrais ma Bella…
J’étais à la fois énervé comme un gamin le matin de Noël, excité comme un puceau juste avant sa première fois, et terrorisé comme une souris acculée par un chat à l’idée de la revoir.
Et si elle m’évitait ? Et si elle ne voulait pas m’écouter ? Et si elle me haïssait pour ce déplorable réveil ? Et si elle m’en voulait pour cette fabuleuse nuit ? Et si elle refusait de me voir ?

- Eddy ! Calmes-toi ou je vais encore devoir te balancer sous la douche ! Râla Emmett.

Je devais bien avouer que depuis hier soir, j’étais particulièrement intenable…
Point positif, d’après ma famille, je n’avais pas bu une seule goutte d’alcool depuis la veille. La pensée de revoir ma belle m’avait fait dessaouler en beauté !
Un tube de guronsan et quelques compléments vitaminiques B1, B6, B12 plus tard, j’étais requinqué ! Bon, les bonnes douches froides et les petits plats que Rosalie m’avait forcé à ingurgiter m’y avaient aidé aussi.
Et là, je me retrouvais à batailler avec mes boutons, à tel point que Rose, prise de pitié, vint me les mettre.

- Détends-toi Edward ! Tu ne vas pas à l’échafaud non plus !

- Ah ! Ah ! J’aimerai bien t’y voir à ma place… Et si elle refuse de m’écouter ? Et si elle…

- ED ! Avec des « si » on mettrait Paris en bouteille ! Tu ne peux pas savoir tant que tu n’essaieras pas. Calmes-toi, respire, fais le vide ou tout ce que tu veux et tu verras, tout se passera bien !

- J’aimerai être au…

- Edward, fais-moi confiance sur ce coup là ! Tout ira bien…

Rose me fit un bref sourire et tapota sur mon épaule avant de faire mon nœud de cravate ; j’en étais incapable à cause des tremblements…
Une fois, fin prêt, nous sortîmes tous trois de l’appartement ; nous avions rendez-vous avec Jasper et Alice devant l’opéra de Seattle.
Bella ne s’était pas moquée de nous et nous avait fourni des places de premier choix, dans les balcons. Nous en avions un pour nous tous seuls !
Je n’étais pas particulièrement un fan des ballets, je préférai largement un opéra. Regarder des nanas et des mecs en collants et tutus faire des pirouettes et des entrechats me laissaient de marbre, mais là, je devais bien admettre que cette adaptation du « lac des Cygnes » avait été sérieusement dépoussiérée ! Mais surtout, il s’agissait de Bella…
Elle était magnifique, évoluant au milieu des autres danseurs. Sa beauté, sa grâce et son talent éclipsaient tout le reste.
En l’observant de plus près à l’aide des petites jumelles dont nous disposions, je vis qu’elle avait l’air épuisée, ses traits étaient tirés et son visage était d’une pâleur fantomatique. Elle avait même l’air d’avoir perdu quelques kilos.*
Je fus rassuré lorsque je vis un sourire éblouissant illuminer son visage après qu’elle eut regardé dans notre direction ; tout n’était peut-être pas perdu…
Je passais la totalité du spectacle à la contempler, les quelques mèches de cheveux échappées de son chignon qui virevoltaient autour de son doux visage, ses petites mains fines qui m’avaient donné tant de plaisir créaient des arabesques particulièrement compliquées, ses jambes finement musclées et ciselées qui s’enroulaient si parfaitement autour de ma taille qui faisaient des petits pas sur la pointe des pieds… Je dus étouffer un grognement lorsque l’un des danseurs la prit dans ses bras pour exécuter un périlleux porté. Oh ! Je n’avais pas peur qu’elle tombe, bien que ce soit une éventualité ; Bella et cette troupe étaient des danseurs professionnels et un tel incident ne devait pas arriver fréquemment, surtout lors d’une première. Non, j’avais plutôt l’impression que la jalousie avait pris le dessus… Je ne supportais pas de voir les mains d’un autre mâle sur ma Bella…
Je m’aperçus que mon frangin et nos amis me regardaient bizarrement. En fait, ils avaient tous un sourire moqueur sur les lèvres. Mouais, cela devait certainement compenser le sourire niais qui ne m’avait pas quitté depuis que Bella avait sourit…
Le spectacle était enfin terminé. Je n’avais pas vu le temps passé, le regard rivé sur mon ange.
Les danseurs eurent droit à une standing-ovation et des centaines de roses furent jetées sur la scène par le public. J’avais pris les dispositions nécessaires pour qu’un bouquet d’une centaine de roses rouges lui soit remis dans sa loge, à la fin de sa performance.
Nous vîmes les rideaux se refermer ; les danseurs quittaient la scène. Impatient à l’idée de rejoindre Bella, je sortis à toute vitesse de notre loge sous les rires de mes compagnons et dévalais les escaliers avant de braver la foule des spectateurs en direction de la scène.
Alors que j’arrivais dans les coulisses, un agent de sécurité m’arrêta ; je n’avais pas de laisser-passer. Heureusement, dans un cas comme celui-ci, la célébrité paye, puisque le vigile me laissa entrer une fois qu’il m’eut reconnu et que je lui aie signé un autographe…
Je pris la direction de la loge de Bella après m’être assuré de son emplacement, les mains moites et tremblantes, le cœur battant à tout rompre, une fine pellicule de sueur sur le front.
Je fis une dizaine de mètres avant de m’arrêter brutalement, figé par la douleur. Quel con ! Bien sûr qu’elle n’allait pas attendre que je me réveille !
Je me retournais le cœur brisé et filais en direction de la sortie avant que les larmes traîtresses ne se mettent à couler…

POV Bella :

Mes mains étaient moites et tremblantes, le ventre me serrait, mon cœur tambourinait dans ma poitrine et une mince pellicule de sueur recouvrait mon front. Le trac…
Oh, je n’avais pas le trac de monter sur scène et de faire face au public ! Non, la raison de mon trac se trouvait dans une loge au balcon, l’objet de mes désirs, de mes fantasmes, de mes rêves les plus fous, Edward…
Seigneur, quel trac !
Le metteur en scène me fit signe que c’était à mon tour d’entrer sur scène et je suivis ses indications. Je suivis la chorégraphie imposée pour mon entrée et après avoir effectué une pirouette, quelques entrechats et des fouettés, je levais les yeux vers ce balcon. Il était là. Le regard braqué sur moi. Malgré la distance, je jurais voir ses splendides prunelles émeraude briller de mille feux. Je ne pus m’empêcher de sourire à l’idée que tout n’était peut-être pas perdu entre nous…
Hmmm… Le moment tant redouté depuis les répétitions allait arriver, j’allais devoir faire le porté, enfin… me laisser porter. Avec James, nous y avions travaillé pendant des heures et des heures puisque nous avions dû légèrement le modifier, au grand dam du chorégraphe. James était au courant de ma grossesse et avait peur qu’en prenant appui sur mon ventre, il arrive quelque chose aux bébés. Au lieu d’avoir ses deux mains posées sur mon ventre, il en avait une sur mon sternum et l’autre sur la hanche. Des dizaines d’heures passées à répéter et décomposer le moindre mouvement, de ma course à mon « envol », mais nous avions réussi ! James était un très bon ami, fiancé à ma cousine Victoria (qui dit que les danseurs classique sont fatalement homosexuels ?) et futur parrain de l’un de mes enfants, et je me rappellerai à vie lorsqu’il a incendié le chorégraphe qui refusait la modification du porté. Lorsqu’il l’a menacé de quitter la troupe avec moi, notre chorégraphe a prit peur et accepté notre demande. Ouais, Siegfried et Odette** qui démissionnent peu de temps avant la première, ça fait réfléchir !
Une arabesque plus tard, je levais le regard vers mon apollon pour prendre une dose de courage avant d’effectuer le porté. Super ! Il est passé comme une lettre à la poste !
La représentation continuait son cours et dès que j’en avais l’occasion, je me délectais d’Edward. J’eus beaucoup de plaisir en m’apercevant que ses jumelles étaient constamment braquées sur moi, ce qui devait certainement être l’origine du sourire niais qui s’affichait sur mon visage et m’attirait les moqueries de James…
Enfin, la musique s’arrêta ; nous reçûmes une standing-ovation et des centaines de roses volèrent vers nous sur la scène puis les rideaux se fermèrent. J’étais légèrement essoufflée après cette performance et mon cœur battait à tout rompre. J’allais le revoir, enfin…
Je volais presque jusqu’à ma loge et en y entrant, j’y découvris deux vases en cristal contenant chacun une cinquantaine de roses rouges. Je m’approchais de l’un des bouquets d’où dépassait une petite enveloppe dont je me saisis.

« Pour la plus belle et la plus délicieuse Odette que le lac des cygnes ait jamais connu.
Je suis impatient de te revoir.
Edward. »

Je ne savais pas qu’une telle chose était possible, mais à l’idée qu’Edward ressente une partie de mon désir et de mon impatience, mon cœur palpita à une vitesse phénoménale.
Alors que j’allais me changer pour passer quelque chose de plus confortable, quelqu’un toqua à la porte. Je l’ouvris, brûlant d’envie que ce soit Edward, et y trouvais…

- Jacob ?
- Salut Bells ! Wow, tu es splendide, comme toujours…
- Euh… Merci Jack. Que fais-tu là ?
- Eh bien disons que j’ai appris il y a quelques mois que tu dansais ici ce soir et je voulais te voir ! Ca fait longtemps…
- Oui, ça fait longtemps… Comment va Tanya ?
- Bien ! Euh… D’ailleurs… C’est en partie pour ça que je suis là… Je…
- Accouche Jake ! Vous vous êtes disputés ? Séparés ?
- Non ! Rien de tout cela ! En fait… Je l’ai demandé en mariage et elle a dit oui et…
- Jake ! C’est fantastique ! Je suis heureuse pour vous…
- Vraiment ? Parce que la dernière fois on ne …
- Jake ! Comment aurais-tu réagi si tu m’avais retrouvée au lit avec ton meilleur ami ? Mais ne t’inquiète pas pour ça… De l’eau a coulé sous les ponts depuis. Bien sûr que je suis heureuse pour vous, très même ! Félicitations !
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Bells… Tanya aurait préféré te le demander elle-même mais elle était obligée d’assurer son service de nuit en obstétrique. Elle est sage-femme, tu le savais ?
- Elle en avait toujours rêvé, je suis ravie pour elle…
- Bref. On ne savait pas comment te joindre pour te le demander, on n’a pas ton adresse ni ton numéro de téléphone et…

Jacob rougissait de plus en plus, il était mal à l’aise, son regard brillait mais me fuyait en même temps. J’attrapais un morceau de papier et un crayon et y notais mes numéros, mes e-mails et mon adresse.

- Tiens Jake ! Comme ça vous pourrez me contacter quand vous le voudrez !
- Merci Bells… Rha, je ne sais pas comment te le demander…
- Bon, tu vas me la pondre ta nouvelle ?
- Pfff… Accepterais-tu d’être le témoin de Tanya à notre mariage, s’il te plait ?
- Tanya veut que je sois son témoin ?! Bien sûr que j’accepte ! Même si nous nous sommes perdues de vue, je n’oublie pas qu’elle était et est toujours ma meilleure amie! C’est vraiment un grand honneur pour moi qu’elle me veuille comme témoin, j’en suis ravie !
- Merci Bells ! Tu ne peux pas savoir à quel point j’en suis heureux ! Je dois y aller maintenant, Tanya ne devrait plus trop tarder et…
- Va la rejoindre ! Ça m’a fait plaisir de te revoir, Jake. Embrasse-la fort pour moi.
- Moi aussi ça m’a fait plaisir Bells… On s’appelle ?
- Pas de soucis ! Je reste sur Seattle pendant quelques temps encore et…
- EH ! Une petite bouffe demain soir, ça te dit ?
- Oh, ça aurait été super mais… Je vais à un concert demain soir et…
- Te bile pas ! Une autre fois, alors !
- Sans problème. Bye Jake !
- Bye Bells !

Je le raccompagnais devant ma porte et alors qu’il allait me tourner le dos, je me jetais à son cou et l’embrassais sur la joue. Du coin de l’œil, je vis une ombre assez grande, sur le mur, faire demi-tour. Mais j’étais trop heureuse de serrer mon ami dans les bras pour y prêter attention.

- Je suis vraiment contente de te revoir, Jake. Soyez heureux tous les deux et compte sur moi pour être le témoin de votre bonheur !

Nous restâmes étroitement enlacés quelques longues minutes, savourant nos retrouvailles. Cela faisait si longtemps que je ne les avais pas vus… Depuis le jour où je les ai trouvés en train de revisiter le Kama-Sutra sur le canapé de Jake… Mais c’était il y a longtemps et j’étais heureuse pour eux. J’allais enfin récupérer ma meilleure amie après tout ce temps…

POV Jasper :

Alice, Rosalie, Emmett et moi avions passé notre temps à jeter des coups d’œil à Edward pendant la représentation. Il n’a jamais pu quitter Bella des yeux durant tout le spectacle ! Mais le plus beau, c’était ce sourire niais à souhait qui illuminait son visage. Et oui, l’amour rend con parfois, la preuve !
Lorsque nous l’avions vu filer à toute vitesse une fois le rideau baissé sur la scène, nous avions repris la route du bar où nous allions poursuivre la soirée.
Deux heures et une bouteille de champagne ouverte en l’honneur de nos amoureux plus tard, nous en étions à pronostiquer sur le nombre de fois où ils allaient remettre le couvert lorsqu’un Edward rond comme une queue de pelle entra, saisit une bouteille de bourbon et se laissa lourdement tomber sur le tabouret du piano. Il releva le couvercle et entama le troisième mouvement de la sonate n°14 dite « au clair de lune » de Beethoven, la mâchoire serrée et les yeux fermés. Je crus même voir des larmes déborder de ses paupières. Mauvais signe…
Quand Edward s’enfile du bourbon et s’attaque à ce mouvement, c’est que ce n’est pas la joie, et encore, c’est un sacré euphémisme…
Les filles le regardaient bouche bée et Emmett avait le regard envahi par l’inquiétude. Je me servis un bourbon et rejoignis Edward sur son tabouret.

- Et mec, c’est pas la gloire, on dirait… T’as envie d’en parler ?
- …
- Ok, comme tu veux ! Je ferai la conversation tout seul. Tu rentres tôt dis donc.
- …
- T’es tombé en panne de viagra ? Non, je déconne ! Tu as vu Bella ?

- Hmmm… P-p-p-pour la voir, ça oui, j’l’ai vue. J’l’ai pas râ-râtée !

Il s’enfila plusieurs gorgées de Jack Daniel’s au goulot avant de reposer la bouteille à côté de lui et de reprendre son morceau.

- Ed… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Elle n’a pas voulu t’écouter ?

- Hmpf…

- Bordel Ed ! Réagis ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Hmmm… T-trop occu-cu-cupée pour m’voir ou m’parler…

- J’y comprends rien ! Tu l’as vue ou pas ?

- Hein-hein ! Pas elle. Trop occupée pour ça…

- Comment ça ? Sois plus clair.

Il plaqua violemment ses mains sur le clavier, des accords désordonnés retentirent dans la pièce, puis il ferma brutalement le couvercle du piano avant de se tourner vers moi les yeux envahis par la fureur mais surtout une tristesse poignante.

- Bella est passée à autre chose…

J’avais eu toutes les peines du monde à entendre ce qu’il me disait tellement sa voix était faible et basse.
Il finit par se lever en empoignant son litron, vacilla légèrement puis se rendit en direction de la sortie.

- Je rentre ! Vous in-in-quiétez pas, j’prends l’taxi.

Bon sang… Mais qu’est-ce qu’il s’était passé ?
Un taxi s’arrêta peu de temps après devant le bar et on vit Edward s’y engouffrer avec bien du mal, mais au moins on était tous soulagés, il ne prendrait pas le volant…

- Mais qu’est-ce qu’il t’a raconté, bordel ? Elle est où Bella ? Demanda Emmett, à la fois inquiet et ébahi par la totale métamorphose de son frère en l’espace de deux petites heures.

- J’ai pas vraiment compris… Il a dit qu’elle était trop occupée pour le voir, qu’elle est passée à autre chose… Mais bon, il était pas très clair non plus…

- Bella n’irait jamais lui dire ça ! Ok elle paniquait, mais elle crevait d’envie de le voir aussi ! Et puis t’as vu les yeux de merlans frits et les sourires débiles qu’ils avaient tous les deux dans la soirée ? Je suis certaine que les spectateurs devaient se demander pourquoi la danseuse vedette avait l’air d’une idiote… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu crois qu’on devrait l’appeler ?

Ma petite Alice marchait de long en large, débitant son monologue et brassant l’air en faisant de grands gestes.

- J’en sais trop rien… S’ils se sont pris la tête, elle risque de nous envoyer se faire voir, et encore, je suis poli. T’en pense quoi, Em ?

- Moi j’pense qu’il faut attendre et les laisser souffler chacun de leur côté, surtout s’ils se sont pris l’chou. Et puis demain soir, y’a le concert d’Eddy, oublie pas ! Bella peut pas se défiler, elle a déjà donné sa parole et elle le fera. On peut au moins leur laisser 24 heures de répit et voir ce que ça donnera demain, Ok ?

- Moi, ça me va. Si rien ne bouge demain soir, on s’en mêle. Ras le bol de leurs faces de zombie !

Nous passâmes les quelques heures suivantes à spéculer sur ce qui avait bien pu se passer entre les deux loustics…

POV Bella :

Je me préparais pour le concert de ce soir, en repensant à la soirée d’hier.
Je m’attendais à ce qu’Edward me rejoigne dans ma loge après la représentation, mais il n’est jamais venu. J’étais restée quatre heures dans ma loge, quatre longues heures avant de réaliser qu’il ne viendrait pas… Je ne comprenais pas sa réaction… J’avais vu son regard braqué sur moi pendant le ballet, j’avais pensé, en lisant la carte accompagnant les roses, que lui aussi brûlait de me revoir, mais je m’étais trompée, lourdement… Je m’étais dit qu’il avait peut-être eu un léger contre-temps aussi, après avoir passé tout ce temps dans ma loge, je suis restée dans un café en face de l’opéra pendant une heure, à observer la rue et y chercher Edward. J’avais fini par me rendre à l’évidence qu’il ne viendrait plus et j’avais fini par prendre un taxi pour aller jusqu’au « Twilight ». Malheureusement, Jasper avait déjà fermé le bar. J’étais donc rentrée chez moi le cœur gros...
Je m’étais trompée en pensant qu’il y avait peut-être un « nous » possible. Le message était clair, Edward était passé à autre chose…
Je n’avais pas pu dormir cette nuit, tous mes rêves et espoirs étaient anéantis et les larmes m’avaient tenu compagnie au lit.
En fin de matinée, j’étais tombée sur le billet pour le concert de ce soir. Pourquoi y aller si ce n’est me faire mal inutilement ? Je souffrais déjà suffisamment comme ça, pas la peine d’en rajouter, je ne suis pas masochiste.
À croire qu’elle lisait dans mes pensées, Alice appela pile au moment où j’allais contacter Jacob et Tanya pour accepter leur invitation à dîner.

- Hello Bells ! Comment vas-tu ?

- Hmmm… Bien. Et toi ?

- Extra ! Au fait, toutes mes félicitations et mille « bravo » pour la représentation d’hier soir, nous t’avons trouvée fabuleuse ! C’était vraiment un spectacle incroyable que de te regarder danser.

- Euh… Merci Alice, c’est gentil…

- Non ! C’est la vérité ! Tu as un talent fou, il faut le récompenser. Bon, je voulais juste te prévenir que j’ai trouvé la robe i-dé-ale pour toi ce…

- Hmmm… C’est gentil Alice mais… ce soir en fait je… je ne viendrai pas, je…

- Ah non, Bella ! Tu ne vas tout de même pas te défiler, non ? Pense à nous ! Et à Edward, il…

- Justement Alice ! Je… Laisse tomber. Je ne l’ai pas vu hier soir, il n’est pas venu. Je… Tu as eu de ses nouvelles ?

- Ah oui… En fait hier soir… il était… euh… malade. C’est pour ça qu’il n’a pas pu passer. Mais ne t’inquiètes pas, tout va très bien !

- Ce n’est pas trop grave au moins ?

- Quoi ? Ah oui ! Excuse-moi… Euh… Non non, il va très bien ! Enfin il va mieux… Bref ! Hmmm… Je passerai avec Rosalie en fin d’après-midi, d’accord ? Je te dis à tout à l’heure, Bells ! Je dois y aller ! Bye !

- Ok Alice, à tout’ !

J’avais raccroché, légèrement irritée par cet appel. Pourquoi Alice, d’habitude si volubile, s’était-elle mise à bafouiller ? Cela ne lui arrive jamais habituellement…
En tous cas, grâce à elle, je sus que tout n’est pas perdu ! Edward était seulement malade hier soir. Mais quelle conne, pourquoi avait-il fallu que je m’inquiète comme ça ?
J’avais passé le reste de la journée à traîner chez moi, alternant entre les bouquins et les séries télévisées. Vers 17 heures, j’étais sortie du bain en râlant après avoir été interrompue pendant ma sieste aquatique par des coups de sonnettes intempestifs. Les filles étaient arrivées.
Voilà où j’en étais, deux heures plus tard, martyrisée par ces deux furies. Entre Alice qui m’avait habillée et était presque allée jusqu’à me mettre ma robe, et Rosalie qui me brutalisait avec une séance de torture capillaire, je souffrais atrocement ! Je devais bien admettre que la robe qu’Alice m’avait trouvée était tout simplement splendide ; une robe simple, fluide et près du corps d’une profonde couleur bleue nuit.
Emmett et Jasper venaient de nous rejoindre chez moi et après un rapide apéro, nous prîmes la route direction l’auditorium.
Edward ne s’était pas moqué de nous et nous avait fourni des places de premier choix, juste devant la scène. J’allais pouvoir passer mon temps à le reluquer sans vergogne !
Le rideau s’ouvrit, dévoilant une scène toute simple où trônait un immense piano à queue. Les spectateurs commencèrent à applaudir puis Edward fit son entrée.
Alice ne m’avait pas menti, il avait l’air malade…
Le teint pâle, des cernes sous les yeux, le regard brillant et je jurerais même voir ses mains trembler…
Il s’installa face à l’instrument et commença à jouer. La musique qui résonna dans la salle était tout simplement magnifique. Et pourtant, il y avait tellement de douleur et de tristesse dans les accords…
Il leva son visage et jeta un regard circulaire dans la salle. Lorsqu’il vit nos amis, un léger sourire étira brièvement ses lèvres, puis son regard se posa rapidement sur moi avant de passer à côté. Ses yeux avaient l’air si tristes… Puis, tandis que son regard se posait à côté de moi, je le vis froncer des sourcils, avant qu’il ne plonge à nouveau dans le mien. J’en restais clouée sur place ! Alors qu’une tristesse poignante en irradiait quelques secondes auparavant, son regard brûlait maintenant d’un feu indescriptible qui embrasa instantanément mon bas-ventre.

Bella ! Concentres-toi ! Arrête de ne penser qu’à ça !
Je n’y peux rien, ce n’est pas de ma faute !
Rhaaa ! Foutues hormones de femmes enceintes !

Ses yeux ne quittèrent jamais les miens durant tout le concert et je me délectais de son sourire en coin, qui me rendait… toute chose pour être polie.
Du coin de l’œil, je vis qu’Alice, Rosalie, Emmett et Jasper nous observaient attentivement, des sourires moqueurs et satisfaits aux lèvres. J’y prêtais peu d’attention et me concentrais à nouveau sur l’homme qui me faisait face.
Le concert était enfin terminé. Je n’avais pas vu le temps passer, le regard rivé sur mon ange.
Il eut droit à une standing-ovation et une petite-fille s’avança timidement sur scène pour lui remettre un bouquet de roses en trébuchant. J’avais les larmes aux yeux de le voir rire et embrasser la petite sur les deux joues en lui caressant les cheveux, c’était si attendrissant… J’avais pris les dispositions nécessaires pour qu’une surprise lui soit remise dans sa loge, à la fin du concert, et j’espérais que ça lui plaise…
Impatiente à l’idée de rejoindre Edward, je me levais à toute vitesse, comme montée sur des ressorts, sous les rires de mes compagnons et bravais la foule des spectateurs en direction de la scène.
Alors que j’arrivais dans les coulisses, un agent de sécurité m’arrêta ; je n’avais pas de laisser-passer. Heureusement, dans un cas comme celui-ci, la célébrité paye, puisque le vigile me laissa entrer une fois qu’il m’eut reconnue et que je lui aie signé un autographe…
Je pris la direction de la loge d’Edward après m’être assurée de son emplacement, les mains moites et tremblantes, le cœur battant à tout rompre, une fine pellicule de sueur sur le front.
Je fis une dizaine de mètres avant de m’arrêter brutalement, figée par la douleur. Quelle conne ! Bien sûr qu’il n’allait pas attendre que je me réveille !
Je me retournais le cœur brisé et filais en direction de la sortie avant que les larmes traîtresses ne se mettent à couler…

Edward POV :

Je m’étais réveillé avec une gueule de bois carabinée. Après avoir farfouillé après mes maigres souvenirs de la veille pour en connaître la raison, je finis, malheureusement, par me rappeler du pourquoi du comment.
Une seule solution dans mon cas pour qu’elle passe rapidement : attaquer le mal par le mal. Je me fis un café et bus une gorgée de William Lawson, ça réchauffe le cœur.
J’avais vraiment été le roi des cons d’avoir laissé passer ma chance comme je l’avais fait. Bien sûr que Bella n’allait pas passer sa vie à m’attendre ! Puis je me rappelais du visage de son compagnon. Cela faisait quelques années que je ne l’avais pas vu et je m’en serais bien passé ! La dernière fois que j’avais vu ce traître, celui qui se disait mon meilleur ami, il revisitait le Kama-Sutra sur le canapé de ma petite-amie, avec elle en prime ! Jacob Black… Ils avaient l’air si heureux hier soir, dans les bras l’un de l’autre, lorsque je les avais surpris. J’avais préféré partir, ils devaient sûrement avoir mieux à faire que de discuter avec moi…
J’avais passé la journée à ruminer mes idées noires et avais traîné à l’appart jusqu’à ce qu’il soit temps d’aller à l’auditorium pour les essais de son. Après un bref repas et quelques apéros, j’étais parti me préparer dans ma loge. Je n’aurai peut-être pas dû y retourner si vite car la panique s’empara de moi. Bella allait être là ce soir, j’en avais eu confirmation par Alice et Rosalie. Et si elle venait avec l’autre ? Je ne pensais pas être capable de supporter qu’ils me balancent leur bonheur dans la tronche…
Après avoir angoissé pendant d’interminables minutes, je dus monter sur scène. Je m’installais au piano, les mains tremblantes et le front en sueur. Le trac de voir mon ange…
Je commençais à jouer et jetais un regard circulaire dans la salle.
Ils étaient là, au premier rang. Mon regard se posa brièvement sur Bella, elle était vraiment magnifique, mais malheureusement intouchable, elle n’était pas pour moi. Mon regard se posa à sa droite et je m’attendais à le voir, mais non. Il n’était pas là. Se pourrait-il… ?
Je plongeais dans les prunelles chocolat de mon ange, son regard était brûlant et fourmillait de questions silencieuses. Je ne savais pas depuis combien de temps mon regard était soudé au sien, mais je finis par y trouver un petit quelque chose qui me réchauffa instantanément le cœur et me redonna espoir.
Mes doigts continuèrent à voler mécaniquement sur les touches pendant que mes yeux étaient rivés aux siens et que mon esprit était à mille lieues de là.
Je ne la lâchais pas des yeux durant tout le concert ; le bruit des applaudissements me ramena sur Terre, la standing-ovation à laquelle j’avais droit me permit de m’apercevoir que j’avais fini de jouer. Bella m’avait décidément tourné la tête !
Une petite fille entra sur scène, tenant un bouquet de roses dix fois trop grand pour ses petites mains. Elle s’avança maladroitement et timidement jusqu’à moi pour me l’offrir. J’attrapais les fleurs en riant, elles avaient failli atterrir au sol après que la petite eut trébuché. Je l’embrassais sur les deux joues tout en lui caressant les cheveux. Elle était adorable, on aurait dit une mini version de Bella.
Je me tournais rapidement vers Bella et la vis avec un sourire radieux aux lèvres et les larmes aux yeux.
Je finis par quitter la scène et allai jusqu’à ma loge en courant. J’étais essoufflé, crevé, mais surtout impatient à l’idée que ma belle m’y rejoigne.
En y entrant, j’eus la surprise d’y trouver un panier avec une bouteille de champagne, deux flûtes et une barquette de fraises, ainsi qu’une petite carte qui en dépassait.

« Les Chopin, Brahms, Debussy et autres Rachmaninov n’ont qu’à bien se tenir, Edward Cullen est dans la place !
Je suis plus qu’impatiente de te voir.
Bella. »

Je ne savais pas qu’une telle chose était possible, mais à l’idée que Bella ressente une partie de mon désir et de mon impatience, mon cœur palpita à une vitesse phénoménale.
Alors que j’allais me changer pour passer quelque chose de plus confortable, quelqu’un toqua à la porte. Je l’ouvris, brûlant d’envie que ce soit Bella et y trouvais…

- Jessica ?
- Salut Eddy ! Wow. Tu as été fabuleux, comme toujours.
- Euh… Merci. Qu’est-ce que tu fais là ?
- Hmmm… Disons que je savais que tu jouais ici ce soir et que je voulais t’entendre ! Et puis… mon patron sait que nous étions ensembles et il voulait que je t’interviewe…
- C’est sympa mais ce soir je…
- Oh ! On peut remettre l’interview à plus tard, ne t’inquiète pas ! Demain, ça t’irait ?
- Euh ouais. Pourquoi pas ! Alors, comment ça va entre toi et Mike ?
- Euh… Bien…
- Jess… Je te connais, qu’est-ce que tu ne me dis pas ?
- Non, rien, ne t’inquiète pas ! Juste quelques broutilles mais ce n’est pas méchant.
- Raconte !
- Euh… Disons que… Il m’a demandé en mariage…
- Félicitations, Jess ! Je suis content pour toi.
- J’ai dit non…
- Pourquoi ? Je pensais que c’était l’amour fou, vous deux ?
- Et bien… disons que… Toi et moi c’est encore récent et que… Enfin je trouvais que c’était de mauvais goût que je lui dise oui si tôt après notre rupture…
- Jess… Merci de ta considération, mais ne gâche pas ton bonheur pour moi ! Alors fais-moi plaisir, ce soir c’est toi qui le demande en mariage et tu me donnes sa réponse demain, ok ?
- Euh… D’accord Eddy. Bon, je… On se voit demain pour l’entretien, ok ?
- Compte sur moi, Jess.
- Bon. Alors à demain ! Ça m’a fait plaisir de te revoir, Ed.
- Moi aussi Jess. Bye !
- Bye !

Je la raccompagnais devant ma porte et alors qu’elle allait me tourner le dos, j’enroulais mes bras autour de sa taille et l’embrassais sur la joue. Du coin de l’œil, je vis une fine ombre sur le mur faire demi-tour, mais j’étais trop content de revoir Jess pour m’en soucier plus que ça.

- Je suis vraiment content de te revoir, Jess. Soyez heureux toi et Mike et j’espère que vous m’inviterez au mariage !

Nous restâmes étroitement enlacés quelques longues minutes, savourant nos retrouvailles. Cela faisait quelques mois maintenant, depuis le jour où elle m’avait plantée comme un con au resto, alors que j’allais lui faire ma demande. Mais c’était une autre époque, un autre Edward… Maintenant je n’avais d’yeux que pour ma Bella et je voulais voir les gens autour de moi heureux. J’étais vraiment content que Jessica ait rencontré Mike, c’était un mec bien lorsqu’il n’était pas lourd, il prendrait soin d’elle et lui apporterait ce que je ne pouvais pas lui offrir… Depuis que j’avais rencontré Bella, j’avais fini par comprendre que je n’avais jamais aimé Jessica, elle était seulement mon amie, je m’étais trompé. Et j’étais heureux car maintenant, j’allais pouvoir retrouver mon amie.

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* : la perte de poids est très fréquente durant le premier trimestre de grossesse à cause de la fatigue et des nausées récurrentes.

** Siegfried et Odette : personnages principaux du « Lac des Cygnes ». Siegfried est un prince obligé de trouver une épouse. Il tombe fou amoureux d’Odette, une princesse victime d’un sort qui la métamorphose en cygne la journée et lui redonne son apparence humaine la nuit.

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